Comment bien débuter la pêche à la mouche ?

Comment bien débuter la pêche à la mouche ?

Il y a 44 ans, lorsque j’ai débuté la pêche à la mouche, le choix était facile. Il existait deux revues, La pêche et les poissons et le Chasseur français. Il y avait également d’excellents livres mais dont je n’ai hélas connu l’existence que bien plus tard. À l’époque, les Clubs « mouche » étaient très rares, les Guides de pêche l’étaient encore plus. Mis à part d’avoir la chance de connaître un pêcheur déjà averti, il fallait être autodidacte pour se forger sa propre expérience. Autant dire que c’était vraiment très compliqué et très long dans le temps pour arriver finalement à un résultat somme toute médiocre. C’était la galère…

Aujourd’hui, les possibilités sont devenues beaucoup plus nombreuses. Les Guides professionnels et les clubs sont implantés un peu partout. À l’ère du numérique, les sites internet, les blogs spécialisés se sont multipliés et les réseaux sociaux voient fleurir chaque jour de nouveaux groupes « pêche ».

Finalement, au milieu de cette profusion, le pêcheur débutant est noyé sous un flot d’informations en tous genres tant est si bien qu’il est aussi perdu que ce que pouvait l’être certains d’entre nous pendant cette phase d’apprentissage.

Pourquoi choisir l’un ou l’autre ? C’est ce que je vous propose de détailler aujourd’hui.

Que ce soit un livre, un Guide de pêche, un club, un blog, un groupe sur Facebook, les bénéfices que vous pourrez tirer de votre choix ne seront pas forcément les mêmes. La qualité et la quantité d’informations mises à votre disposition ne seront pas identiques non plus. Alors comment faire un choisir ?

Le premier frein est souvent le prix. Tout le monde n’a malheureusement pas la possibilité de se payer une journée de guidage avec un professionnel. Il faut compter au moins 200 euros pour une journée d’initiation ou de perfectionnement avec un Guide de pêche ou un peu moins lorsque les stages regroupent plusieurs pêcheurs. Cela peut paraître énorme mais, pour avoir fait ce métier pendant des années, je peux vous assurer qu’après avoir payé l’ensemble de ses charges, même en travaillant plus des 250 jours par an, un Guide ne roulera jamais en Porsche. En France, comparé aux tarifs d’un moniteur de ski, de golf, de tennis, ceux d’un pro de la pêche sont misérables si l’on compare le taux horaire de leurs prestations. Mais là n’est pas le sujet.

Pourquoi choisir un Guide ?

Tout d’abord, parce que c’est un professionnel. Il a étudié et a dû passer un examen pour valider des compétences et pour pouvoir exercer ce métier légalement. Il a des notions de pédagogie et saura adapter son enseignement à vos capacités d’apprentissage. Il saura corriger vos erreurs ou vous donner des clés pour y remédier. C’est donc un excellent choix si vous souhaitez apprendre les rudiments du lancer mouche et avoir un minimum de connaissances pour être autonome.

Souvenir de guidage avec la récompense, un pêcheur heureux.

L’affiliation à un club mouche

C’est une autre alternative. Mais, selon les clubs, la qualité de l’enseignement n’est pas forcément la même et le risque de se retrouver avec des défauts en est augmenté. Néanmoins, il y a d’excellents clubs avec de très bons formateurs et le coût de l’adhésion annuelle sera inférieur au prix d’une journée de guidage avec un pro.

Les blogs spécialisés

Sur ces pages, on peut trouver des informations de bonne qualité mais cette dernière n’est pas toujours au rendez-vous ce qui induit en erreur de nombreux novices.

Les groupes Facebook

C’est ici que l’on peut atteindre des sommets… dans le pire et quelques fois, dans le meilleur. Ici, l’ego de nombreux conseillers dépasse de très loin leurs connaissances. Chacun y va donc de sa petite touche personnelle. Le gamin qui a pris 10 truites dans sa vie va vous expliquer que sa méthode est la meilleure. « Moi je fais comme ça et j’ai pris 10 truites cette année ! ». Finalement, au milieu de tout ça, après avoir posé une question simple, les réponses sont souvent multiples et la plupart du temps contradictoires. Un enfer pour débutants ! Pire, désabusés par ce flot de réponses désordonnées et incohérentes, les bons conseillers finissent par ne plus intervenir car, et c’est le principal reproche que je fais aux réseaux sociaux, c’est que le ton monte et l’on en vient rapidement à des insultes ou à des critiques détestables. Il y a de nombreux exemples de remarquables pêcheurs ou de monteurs de mouches qui restent aujourd’hui »hui dans l’ombre après s’être attirés les foudres de la meute hurlante et jalouse des réseaux sociaux. C’est fort regrettable.

Encore une fois, ce n’est pas toujours le cas et il y a des exceptions qui se distinguent au milieu de ce capharnaüm. Le seul problème, c’est qu’il faut être initié pour pouvoir faire la différence entre les bonnes et les les mauvaises informations.

Les livres de pêche

À l’heure actuelle, outre le fait que le monde de l’édition souffre terriblement à cause de la pandémie qui nous affecte tous, ce support est critiqué, notamment sur les réseaux sociaux. « C’est trop cher, ils disent tous la même chose, ça sert à rien… » et j’en passe. Pourtant, un livre sera toujours un bien précieux pouvant même aller jusqu’à être un très bel objet à l’instar d’une canne à mouche haut de gamme ou d’un magnifique moulinet.

C’est également un aide-mémoire lorsqu’il s’agit d’un ouvrage technique. On peut le lire, le relire, le consulter à nouveau en cas de doute. C’est aussi un appel au rêve avec une somme d’informations très importantes résultant parfois de dizaines de milliers d’heures de pratique et d’enseignement dans certains cas. Une vie de pêche, une vie pour la pêche résumées dans ce bien matériel.

Au-delà de la technique, on peut également y trouver l’envie de partage, une invitation au plaisir du bord de l’eau et au rêve… C’est tout du moins ce que j’essaye de transmettre dans mes ouvrages car vous l’avez bien compris, je souhaite défendre les livres. Avant de les critiquer, essayez donc d’imaginer le nombre d’heures qu’il faut pour réaliser un tel projet. Les journées à poursuivre les insectes pour avoir de belles photos, ce qui n’a rien à voir avec la capture d’un ou deux poissons. C’est autrement plus difficile.

C’est aussi des heures passées devant un écran à faire en sorte que les textes soient faciles à lire et à comprendre lorsqu’il s’agit de technique. Et pour quel résultat au final ? La reconnaissance, la réputation qui poussent certains auteurs à faire preuve d’un égocentrisme exacerbé par la « célébrité » ? La richesse pécuniaire ? Rien de tout cela en ce qui me concerne et cela me convient parfaitement même si j’aurais tout de même souhaité que cet immense travail me rapport un peu d’argent. Mais peut importe, mon but à toujours été de partager mon expérience professionnelle de la pêche à la mouche mais également ma passion pour l’eau et la nature comme j’ai pu le faire sur le terrain pendant des années en tant que Guide de pêche. L’écriture est donc la suite logique de cette évolution professionnelle.

Je vais terminer en insistant auprès de tous ceux qui souhaitent s’initier ou se perfectionner à cette merveilleuse activité de loisir et de nature, soyez prudents et méfiez vous des informations que vous pourrez  trouver au milieu de la « toile », la gratuité n’est pas forcément un gage de qualité. Parfois il vaut mieux investir un peu pour avoir des bases saines car sans un apprentissage de qualité, à moins d’être un martien, on ne peut pas maîtriser cet art, l’art de la pêche à la mouche.

Hervé

 

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