La truite arc-en-ciel – Oncorhynchus mykiss

Contrairement à sa lointaine cousine fario, la truite arc-en-ciel, tout comme l’omble de fontaine, est un poisson qui n’a pas de cache. La pleine eau est son secteur de prédilection. Moins fuyante que la fario, l’arc en ciel n’en est pas moins un poisson méfiant. Surprise, elle s’éloigne rapidement du danger qu’elle perçoit. Son aptitude à gober en fait un adversaire idéal pour les pêches de surface. Sa puissance et la vélocité de ses démarrages en font une combattante hors pair. Rapide, particulièrement explosive, ses rushs ainsi que ses sauts spectaculaires hors de l’eau mettent à mal de nombreux bas de ligne ainsi que les nerfs des pêcheurs. À l’opposé de la fario qui maîtrise parfaitement l’art de rechercher le moindre obstacle pour y entourer ou couper le bas de ligne, l’arc en ciel va préférer gagner le combat en puissance grâce à sa vitesse.

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À cause des déversements de truites surdensitaires, généralement composées d’arc en ciel, ce magnifique poisson de sport n’a pas forcément une popularité à la hauteur de ses qualités. Élevé en pisciculture, il grossit bien plus vite que les autres salmonidés au détriment malheureusement de ses nageoires atrophiées ou inexistantes dues à la concurrence dans des bassins souvent plus riches en poissons qu’en eau. Évidemment sans ses propulseurs naturels, une arc-en-ciel ne peut pas se défendre à sa juste valeur d’où cette si mauvaise réputation. Par contre, lorsque l’on a la chance d’être confronté à des individus naturels ou ayant passé quelques mois en rivière, ce n’est plus la même musique. Le moulinet siffle pendant que la soie se déroule à grande vitesse. Pour le pêcheur non averti, le combat ne dure pas bien longtemps et se termine souvent en queue de poisson. Cela se traduit généralement par une casse magistrale de la ligne au grand dam de celui qui croyait prendre l’autre.

L’arc en ciel est nettement moins habile que la fario pour chasser les poissons. Son alimentation est composée essentiellement d’insectes et d’invertébrés aquatiques. Nettement plus véloce, elle n’hésite pas à se placer dans les zones très tumultueuses à proximité de veines d’eau puissantes. Si elle aime se tenir parfois près du fond, elle passe beaucoup plus de temps à proximité de la surface. Alors que la fario apprécie les abords des berges, la truite arc-en-ciel aime se tenir au centre des cours d’eau. Moins territoriale, elle accepte la présence de ses congénères plus facilement sans pour autant associer leurs qualités pour effectuer des chasses en groupe organisé. Il est assez rare de voir ce poisson dans les zones très lentes comme les retournes où la fario chasse volontiers. L’arc en ciel est un poisson de courant.

Dans les lacs, elle se déplace en permanence, couvrant parfois plusieurs kilomètres au cours de la même journée. Pendant ses phases de chasse, ses évolutions sont proches de la surface. Ce poisson sait parfaitement utiliser le vent pour s’économiser. Ainsi, elle remonte les secteurs ventés face aux vagues. Cette stratégie lui permet de croiser beaucoup plus de proies en minimisant ses efforts. L’eau de surface mise en mouvement par l’action du vent est en quelque sorte un courant qui lui apporte sa nourriture. Même si sa dentition est nettement moins redoutable que celle de la fario, l’arc en ciel n’hésitera pas à intercepter un poison qui passe à sa proximité. L’opportunisme est une des clés de la survie des salmonidés et des poissons en général.

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