Quand Paris n’a plus la pêche

Nous le pressentions depuis quelques temps déjà car c’est un peu dans l’air du temps de restreindre, limiter, interdire à tous va et pas forcément après avoir bien réfléchi au pour et au contre de certaines mesures.
Avec l’arrivée de groupes se disant « écologistes », les pêcheurs à la ligne sont dans le collimateur et notamment à Paris, à grand renfort de panneaux publicitaires s’affichant dans le métro. Une dépense dont le coût très certainement exorbitant aurait pu être investie dans des actions sur le terrain et visant réellement à protéger les milieux aquatiques plutôt que de servir à sauver les pauvres petits poissons de ces si cruels pêcheurs à la ligne.

Mais à propos, qui sont donc ces pêcheurs, véritables tortionnaires sans pitié ?

Ce sont des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, des jeunes, des papas, des mamans, des amateurs, des passionnés, des professionnels, tous animés par la même envie, se retrouver au bord de l’eau seuls ou en famille pour profiter de la quiétude que propose le loisir pêche.
Très loin des clichés caricaturaux dont il fait l’objet et plus spécialement dans ce genre de campagne dénigrante, le pêcheur moderne est un fervent défenseur des milieux aquatiques.
Sans la présence, la motivation, l’énergie dépensée par de très nombreux bénévoles pêcheurs, nos cours d’eau et lacs seraient dans un piteux état, encore plus agressés qu’ils ne le sont aujourd’hui. Que ce soit en France ou à l’étranger, de nombreuses associations de pêcheurs défendent et protègent les milieux aquatiques. Il n’y a qu’a regarder en direction du Béarn et de l’Adour où très récemment, les pêcheurs de loisir ont même entamé une action en justice contre les pêcheurs professionnels pour défendre la cause du merveilleux saumon Atlantique. Qui intervient lorsqu’il s’agit de mettre en place ou participer à un nettoyage de berges, qui signale les pires pollutions ou les plus insidieuses, qui propose des mesures plus restrictives afin de protéger nos peuplements piscicoles ?

Mais à propos, vous qui souhaitez tant protéger la vie animale, vous êtes-vous posé la question du nombre d’animaux que vous pouvez tuer chaque jour lors de vos déplacements en véhicule ? Ah oui pardon, vos déplacements sont exclusivement réservés à votre survie et non pas à vos loisirs.
Vous êtes-vous posé la question, de savoir où vont les composants chimiques issus des pilules contraceptives et qui ne sont pas retenus par les centrales d’épuration et finissent irrémédiablement dans les rivières ? Ces molécules hormonales qui nuisent très fortement à la reproduction des poissons et donc à leur avenir.
Savez-vous que de très nombreux poissons meurent dans d’atroces souffrances pendant des heures au fond des cours d’eau à cause des rejets domestiques mal traités comme certains produits de nettoyage, substances plastiques, pharmaceutiques et cosmétiques que vous utilisez ? Au final, à l’instar des antidépresseurs, c’est une liste de plus 200 produits provenant des usines de traitement des eaux usées qui altère le comportement des poissons et met sérieusement en péril l’avenir de certaines espèces piscicoles.
Savez-vous que des milliers de poissons meurent chaque année dans des rivières exsangues à cause du réchauffement climatique ? Ah, pardon, vous n’êtes pas concernés. Votre mode de vie moderne limite sans aucun doute considérablement votre utilisation d’énergie. Je suis également persuadé que vous vous éclairez à la chandelle pour éviter une surconsommation électrique qui génère des lâchers d’eau puissants suivis d’une réduction très forte des niveaux d’eau, mettant à sec de nombreux alevins ou jeunes poissons chaque jour.

Vous souhaitez interdire la pêche de loisir mais de votre côté, respectez-vous totalement la condition animale ? Je suppose que vous rejetez absolument tous les produits de consommation qui sont néfastes aux animaux comme l’huile de palme, le soja, les céréales, les légumes, les fruits, les viandes …
J’imagine également, qu’aucun d’entre vous vous n’emploie de maquillage car les produits cosmétiques sont testés sur des animaux, pour votre plaisir.
Je suppose également que vous renoncez aux vêtements colorés car les teintures utilisées, produits hautement néfastes à la vie aquatique, terminent souvent leur course dans nos cours d’eau ou ceux d’autres pays plus pauvres que le notre, c’est mieux.
Bien évidemment, vous faite comme moi lorsque vous jardinez, pas un produit phytosanitaire n’est introduit dans votre jardin et fini par atterrir dans le fond de la rivière la plus proche.
Il me parait également évident que vous n’allez pas aux sports d’hiver car l’emploi de canons à neige consommant nos réserves d’eau douce vous parait totalement néfaste à la vie piscicole. Bien sûr, vous vous refusez de profiter de vos traditionnelles vacances aux sports d’hiver car les centaines de tonnes de sel, balancés sur les routes pour vous permettre d’accéder aux stations de ski, sont un désastre pour la faune et la flore nos milieux aquatiques.
Finalement, en y regardant de plus près, je constate que le sadisme que vous m’attribuez est assez proche du vôtre. La seule différence, c’est que j’assume le mien ce qui est loin d’être votre cas lorsque vous promenez votre gentil toutou au milieu des pots d’échappements.
Alors oui, je veux bien admettre que je peux paraitre sadique lorsque je vais à la pêche mais au final, qui peut réellement dire qu’il ne l’est pas dans notre monde moderne ?

Vous souhaitez vraiment protéger les poissons et défendre leurs conditions de vie ?

Au lieu de dépenser de l’argent en panneaux publicitaires assassins, soutenez plutôt les associations qui défendent réellement les milieux aquatiques comme l’Association Nationale de Protection des Eaux et Rivières – Truite-Ombre-Saumon, ou ANPER-TOS, fondée le 20 Décembre 1958, reconnue d’utilité publique, par décret le 22 Avril 1985, ou l’une des 2700 APPMA , Associations de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique rassemblées au sein de la Fédération Nationale de la Pêche en France.

Aidez ces mêmes Associations à défendre ou restaurer les zones humides qui fondent à vue d’œil et qui sont des zones tampons contre les crues.

Investissez dans l’entretien de nos cours d’eau. Vous éviterez les embâcles qui font d’un ruisseau inoffensif, un tueur d’humains potentiel. Cette action permettra également de limiter l’impact des crues sur les poissons à cause d’empoisonnements causés par les cuves noyées ou les polluants dispersés dans les eaux mais aussi, les mises au sec lors de la décrue.

Encouragez les initiatives qui sensibilisent les générations futures au respect de l’environnement par l’intermédiaire de la découverte des milieux aquatiques et de leurs habitants.

Soutenez les Associations qui luttent pour contrer les projets de réalisations de microcentrales électriques sur nos dernières rivières sauvages, tout cela pour quelques maigres kilowatts surpayés que l’on adore présenter comme énergie « propre ».

Toutes ces initiatives que vous pourriez prendre seront très certainement bien plus productives que celle qui consiste à dénigrer la pêche de loisir. Une discipline qui en nombre de pratiquants, arrive en seconde position derrière le football dans notre pays avec plus de 1 500 000 licenciés. Cette même pêche de loisir qui génère un chiffre d’affaire de plusieurs millions d’euros en France, avec un impact économique s’élevant à 2 milliards d’euros et source de très nombreux emplois.

Je m’adresse donc maintenant aux élus en charge de la décision finale sur l’interdiction de la pêche de loisir à Paris, et je vous demande de bien considérer ces différents arguments tout en pensant que votre choix pourrait faire boule de neige. Pensez bien qu’une telle mesure aurait pour conséquence directe de supprimer les dernières vigies que sont les pêcheurs. Ces sentinelles qui veillent et qui alertent lorsqu’il s’agit notamment de signaler une pollution ou de sauver certains poissons, victimes de montées, de baisses intempestives du niveau d’eau ou d’empoisonnements en tous genres.

Interdire la pêche, ce sera également ouvrir la porte au braconnage, la présence des pêcheurs au bord de l’eau étant le dernier rempart contre ce fléau qui guette nos milieux aquatiques.

Pensez aux emplois que vous risquez de supprimer et plus particulièrement dans nos zones rurales où les usines ferment l’une après l’autre.

N’oubliez pas nos jeunes générations qui trouvent dans notre pratique, une porte de sortie vers la nature et ses plaisirs simples. Pensez à tous ceux, qui comme moi, œuvrent depuis des années pour inculquer à ces jeunes, des valeurs essentielles, morales, environnementales et respectueuses par l’intermédiaire de la pêche de loisir. Cette dernière fait partie de notre culture, de nos traditions, et pour nombreux d’entre nous, c’est même un véritable art de vivre.

Alors, voulons-nous voir nos enfants au bord de l’eau ou trainant dans les rues ? Souhaitez vous interdire ce formidable vecteur de lien social inter-générationnel ?

Pour finir, rappelez vous que nous sommes tous à la recherche du bonheur et que la pêche de loisir procure cette sensation à un très grand nombre de nos concitoyens dont la vie quotidienne est loin d’être idyllique. C’est donc un pilier de la paix sociale de notre Nation contrairement à cet intégrisme absurde, pseudo écolo auquel je fais face aujourd’hui.

Un amoureux de la nature, fervent défenseur de l’environnement et pêcheur passionné

Hervé THOMAS

Vous aussi, soutenez notre démarche et défendez réellement les poissons en signant cette pétition.

https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/peche-paris/40699

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« La FNPF, les fédérations départementales et leurs adhérents sont à mes yeux des alliés pour la reconquête de la biodiversité et pour la lutte contre les pressions qui s’exercent sur elle. »

Nicolas HULOT

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