La nymphe au fil horizontale

La nymphe au fil horizontale

La rivière ou le lac ont des eaux claires mais la luminosité trop vive ou l’absence de lumière font que la pêche à vue est impossible. La profondeur du cours d’eau est peu importante et la vitesse du courant est moyenne. Voici de bonnes conditions pour pratiquer la nymphe au fil horizontale.

Un temps couvert, un lac peu agité, de bonnes conditions pour la nymphe au fil horizontale.
Un temps couvert, un lac peu agité, de bonnes conditions pour la nymphe au fil horizontale.

A l’opposé de la pêche en nymphe au fil pratiquée verticalement sous la canne, cette technique est plutôt destinée aux zones calmes ou employée pendant les périodes d’étiage lorsque le courant est moins intense qu’en début de saison. Elle est également très utiles pour pêcher des postes situés à longue distance au contraire de la nymphe au fil pratiquée sous la canne et verticalement.

Pêche en période d'étiage, Le long de gros blocs rocheux.
Pêche en période d’étiage, le long de gros blocs rocheux.

Cette technique de pêche convient également parfaitement lorsqu’il s’agit de pêcher pendant les émergences, moment où de nombreux poissons n’hésitent pas à se rapprocher de la surface pour s’alimenter. La nymphe au fil horizontale est également très efficace dans les milieux lacustres et plus particulièrement lorsque le lac est calme ou peu ridé par le vent et quand les poissons semblent inactifs en surface.

    Pêche d'une bordure de lac.
Pêche d’une bordure de lac.

En rivière, elle se pratique un peu comme la pêche en sèche vers l’amont, vers l’aval ou par le travers.
Une fois la ligne lancée, les touches sont perçues grâce à un mouvement anormal, un arrêt brutal, une accélération du bas de ligne ou de la pointe de la soie vers l’amont ou transversalement par rapport au flux du courant.

pêche à longue distance
Pêche à longue distance sur la Dordogne.

Cette technique peut être visuelle ou sensitive. Ceci sera déterminé par la force et la vitesse à laquelle le poisson va se saisir de la nymphe mais également par la luminosité ambiante.

La difficulté principale de la pêche en nymphe au fil horizontale en rivière réside dans le fait qu’il faut laisser suffisamment de liberté à la nymphe pour qu’elle plonge et dérive naturellement tout en gardant un contact assez précis avec elle.

Cette fario lacustre s'est laissée duper par une petite nymphe
Cette truite fario lacustre s’est laissée duper par une petite nymphe

Une ligne trop détendue ne permettra pas de déceler une touche rapidement. A l’opposé une ligne trop tendue va contrarier considérablement l’immersion et la dérive naturelle de la mouche. Il faut donc trouver un juste milieu et si besoin, apporter des corrections à la soie lors de sa descente dans le courant. Dans les zones calmes, les radiers et les plats, le scion de votre canne doit se trouver à proximité de la surface. Ceci permet de limiter le dragage de la ligne. Dans les secteurs torrentueux et notamment à proximité des exutoires, il vaudra mieux relever légèrement sa canne pour éviter une accélération du dragage de la soie qui précède la mouche pendant la dérive. Ceci est valable uniquement lorsque l’on pêche vers l’amont.

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Comment repérer les touches visuellement ?

Le pêcheur va devoir concentrer son attention sur le point d’immersion du bas de ligne. Dès l’instant où la ligne touche l’eau, la nymphe commence sa plongée. En fonction du lestage de l’artificielle, la descente dans la colonne d’eau est plus ou moins rapide bien évidemment. Mais , selon le diamètre du dernier brin de nylon utilisé et le type de bas de ligne employé, la nymphe va entraîner plus ou moins régulièrement celui-ci sous l’eau en fonction de la résistance qu’il lui oppose en surface.

C’est très souvent pendant cette phase d’immersion plus ou moins lente que se produisent les touches.
Il est possible de laisser plonger très profondément sa nymphe même au-delà de l’immersion totale du bas de ligne. Cette technique se pratiquant le plus souvent en lac.

Pêche d'une entrée d'eau profonde.
Pêche d’une entrée d’eau profonde.

Arrivée à une certaine profondeur, la nymphe ne sera plus assez lourde pour immerger le reste de la ligne. Un équilibre peut ainsi s’établir, la soie flottante maintenant la nymphe à une certaine profondeur. Cette dernière peut être plus ou moins calculée par le pêcheur s’il utilise une nymphe peu lestée et un bas de ligne graissé jusqu’à une longueur bien précise. Méthode que j’employais beaucoup au lac de la Landie lors des émergences de chironomes près des berges. Une pointe de bas de ligne dégraissée sur 50 centimètres et le reste bien graissé. Les nymphes de chironomes choisies étant très peu lestées.

Voir son bas de ligne

Il existe plusieurs artifices qui permettent de mieux voir la pointe de son bas de ligne à la surface de l’eau. La première consiste à graisser tout le bas de ligne à l’exception du brin terminal sur lequel est fixé la mouche. Flottant plus haut sur l’eau, le nylon sera bien plus visible.

Bien graisser les brins intermédiaires du bas de ligne
Bien graisser les brins intermédiaires du bas de ligne aide à mieux voir les touches.

Ce graissage permet également une descente plus régulière de la nymphe. Il est également possible d’employer une section de nylon intermédiaire coloré. Jaune fluo, rouge, blanc ou même un panaché des trois couleurs. Ceci est particulièrement utile dans les zones tumultueuses ou par mauvaise luminosité notamment lorsque l’eau est parsemée de masques lumineux intenses. Vous pouvez également ajouter un témoin en pâte, en laine ou en plastique sur votre bas de ligne. Cependant, cette artifice peut parfois nuire lors de la dérive ou au moment du poser de la soie sur l’eau.
Pour ceux d’entre vous qui ont vraiment des difficultés à distinguer le bas de ligne sur l’eau, il faudra se rabattre sur l’observation du point de jonction entre la soie et le bas de ligne. Je vous recommande dans ce cas de réduire la longueur de votre bas de ligne ce qui vous permettra de mieux voir les touches furtives.

Un belle truite arc-en-ciel lacustre.
Un belle truite arc-en-ciel lacustre.

Mis à part les touches violentes de quelques truites arc en ciel ou celles d’un poisson qui se précipite sur la mouche et retourne rapidement se poster en effectuant une grosse « tirée » sur la soie, la pêche en nymphe au fil horizontale est plutôt une technique visuelle.

Dans une majeure partie des situations, le pêcheur devra réagir relativement vite pour ferrer sous peine de voir le poisson recracher rapidement la nymphe après s’en être saisi. L’observation de la limite entre le point de flottaison et celui de flottaison du bas de ligne sera donc la clé de la réussite. Bien évidemment, en rivière, le poser de la ligne, le placement du pêcheur par rapport au poste qu’il souhaite pêcher, le choix de sa mouche et la longueur de son bas de ligne seront également primordiaux. Mais, comme pour toutes les différentes techniques de pêche à la mouche, le véritable secret résidera dans une pratique régulière.

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Voici une dernière recommandation pour conclure cet article. Si vous avez le choix, choisissez de lancer votre ligne dans une zone de surface sombre plutôt que claire. Vous distinguerez nettement mieux la brillance du nylon dans de telles conditions.

Pêche d'une berge sur la Dordogne. La ligne est lancée dans la zone sombre pour une meilleure visibilité.
Pêche d’une berge sur la Dordogne. La ligne est lancée dans la zone sombre pour une meilleure visibilité.

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Article précédent : http://www.fildepeche.fr/nymphe-au-fil-technique/

 

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