La Violine, gardez le secret !
Tout est parti d’un cou de coq teint et d’un constat fait après de nombreuses séances de pêche il y a quelques années, les plumes de coq grises ou blanches n’étaient pas vraiment parmi les meilleures pour simuler les ailes de certains diptères.
C’est certainement au cours d’une longue soirée de montage que m’est venue l’idée un peu farfelue d’essayer une couleur d’ailes radicalement différente en utilisant un hackle violine. Plus exactement deux pointes de plumes ébarbées et posées symétriquement et en oblique le long de l’abdomen. Quelle magnifique idée ! Ce principe de montage revient je crois à Raymond ROCHER avec l’Altière. Je n’ai donc rien inventé si ce n’est le fait de poser des ailes violines et encore, je suppose que d’autres monteurs l’ont peut-être fait avant moi mais peu m’importe.
Le principe de montage est simple mais délicat à bien réaliser. Un hameçon N°12 est parfait.
Après avoir amené votre fil de montage jusqu’à la courbure, tournez un dubbing de lièvre noir jusqu’à former un abdomen renflé. Les deux tiers arrière de la hampe doivent être remplis mais l’ensemble doit être aéré sans pour autant devenir « raplapla » une fois dans l’eau. La silhouette générale est un facteur favorable supplémentaire pour tromper la méfiance des poissons.
Avant de les serrer, vous pouvez et devez équilibrer les plumes et plus particulièrement leur longueur. Posez vos deux plumes violines, que vous avez préalablement préparées, l’une contre l’autre et fixez-les au ras du dubbing.
Une fois bien bloquées, coupez l’excédent des deux plumes.
Un ou deux tours de fil en plus pour bien les maintenir.
Fixez votre hackle noir par le bas et la pointe vers l’arrière. Tournez votre hackle noir pour former la collerette. Soyez très précis dans les trois ou quatre premiers tours car cette action peut modifier sensiblement l’inclinaison de vos deux ailes. L’idéal est d’en jouer pur donner la bonne position aux ailes.
Il ne vous reste plus qu’à finir la collerette, couper l’excédent de plume et finir par des demi-clés ou un whip finish et un petit collage.
Je vais terminer en précisant que cette artificielle doit certainement être universelle. Elle doit convenir dans de nombreuses eaux compte-tenu de la présence planétaire des diptères du genre « grosse mouche noire« , Magnus niger musca (dénomination scientifique qui n’existe que sur cette page et qui n’a rien vraiment rien de scientifique).
Même si elle n’a pas tout à fait la même silhouette, la Violine me fait penser la Red tag, une mouche qui m’a donné tant de captures dans ma jeunesse et qui imite relativement bien de nombreux diptères de couleur noire.
Je crois donc sincèrement que vous auriez tort de vous priver de ses nombreuses qualités qui la font sortir vraiment de l’ordinaire d’une boite de mouches artificielles.
Si vous avez pêché avec cette mouche, vos commentaires sont vraiment les bienvenus. Vous en vanterez les mérites certainement mieux que moi… Alors n’hésitez pas…
pour que d’autres en profitent
ou alors pour La Violine, gardez le secret !
Hervé
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