La noyée en rivière

À l’opposé de la pêche à la nymphe en rivière où les artificielles dérivent parallèlement au courant, la pêche avec des mouches noyées est une technique de mouvement transversal et en arc de cercle. Si parfois, celles-ci peuvent être saisies par un poisson alors qu’elles dérivent naturellement, dans la majeure partie des cas, elles seront bien plus efficaces lorsqu’elles seront animées. Les mouches noyées sont destinées à imiter des insectes aquatiques en phase de déplacement ou d’émergence. Certaines, comme les mouches à saumon ou à truite de mer sont plutôt incitatives. Leur passage devant un poisson déclenche chez celui-ci un réflexe d’agressivité qui se traduit par l’attaque. Bien que beaucoup plus ancienne que les pêches en nymphe ou en sèche, la noyée est délaissée par de nombreux pêcheurs. Pourtant, cette technique se révèle redoutablement efficace lorsqu’elle est employée à bon escient.

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Face aux poissons migrateurs comme le saumon Atlantique ou la truite de mer, elle est de loin la méthode la plus rentable. Certes, il est toujours possible de capturer ces deux espèces à l’aide de mouches sèches ou de nymphes, mais cela reste vraiment anecdotique en comparaison de l’efficacité des noyées spécifiques. Lorsque l’on se trouve confronté aux truites farios ou aux ombres communs, la noyée va être une alliée de choix en l’absence d’activité de surface ou lors de conditions difficiles.
Cette technique de pêche donne sa pleine mesure en début de saison lorsque les eaux des rivières sont froides, fortes et légèrement teintées. Dans ce genre de conditions, les émergences sont peu nombreuses et les poissons affaiblis par l’hiver ne sont pas vraiment motivés pour chasser en pleine eau. La pêche en noyée est également redoutable après un orage ou des pluies qui gonflent et teintent les eaux. Son efficacité ne s’arrête pas à ces circonstances. Tout au long de la saison de pêche, les noyées peuvent attirer les poissons. C’est certainement pour cela que cette technique séculaire est toujours pratiquée avec autant de ferveur par les pêcheurs à la mouche anglo-saxons et scandinaves.

Extrait Tome 1 « Mes carnets de pêche à la mouche »

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