Rise Festival 2020 à Lodève
Pour la première fois, j’ai pu assister à la projection du Rise-Festival. Le jury chargé de la sélection pour cette année a retenu 8 films très différents les uns des autres. L’objectif étant de faire faire connaitre la pêche à la mouche et l’état d’esprit qui anime la plupart de ses pratiquants.
Bien évidemment, l’incitation au voyage est au rendez-vous dès les premières images avec Nunavut « Notre Terre » de Helmut ZADERER.
Ce voyage au pays des inuits nous présente la pêche à la mouche de deux poissons du grand nord, le cristivomer et l’omble arctique. La clarté des eaux de cette contrée froide au relief minimal nous permet de découvrir ces deux splendeurs de la nature. Au milieu de cette nature blanche, ponctuée de multiples teintes vertes et parsemée de tons bleutés, les marbrures du christivomer et la couleur orangée des flancs des ombles arctiques incite à l’évasion et au rêve. De bien belles images et séquences de pêche dans un lieu encore protégé des agressions de notre civilisation. Mais pour combien de temps ?
ADN de Jean Baptiste FAURE (PM Productions, France).
Filmé en noir et blanc, ce film tourné dans la haute vallée de la Loire retrace le parcours d’une goutte d’eau tout au long du cours du fleuve. Au travers d’images sublimes, on devine tout d’abord la pureté de l’eau, sa puissance, sa force et son indispensable nécessité pour les plantes, les animaux, les hommes, pour la vie de notre planète. Mais cette aubaine naturelle, noyée au centre de notre univers froid et stérile, est mise en péril par l’homme et ses activités en tous genres. C’est tellement vrai qu’aujourd’hui force est ce constater que notre impact est épouvantable sur certains milieux aquatiques. Ce film esthétique, très épuré, rempli d’émotion, nous montre à quel point les conséquences peuvent être néfastes et irrémédiables, emportant avec elles nos larmes de désespoir.
GAULA : à la recherche d’un rêve de Fabrice BERGUES (FOCUS ON THE FLY, France-Espagne, Norvège ).
Fabrice, Guide de pêche spécialisé dans la pêche du saumon nous permet de passer quelques minutes au bord de l’une des plus réputées des rivières norvégiennes, la Gaula. Immédiatement, l’accent est mis sur l’absolue nécessité de protèger le saumon Atlantique par les gestionnaires qui incitent les pêcheurs au catch and release. Même sur cette rivière puissante où les atteintes humaines sont minimales, l’effet du réchauffement climatique et la pêche de loisir ont un impact sur les populations piscicoles. Ce film nous fait également partager l’état d’esprit emprunt de convivialité qui règne au bord de cette rivière mythique. Un exemple à suivre. Mais compte tenu de la variété des techniques de pêche et les souhaits contradictoires qui en découlent, nul doute qu’il sera difficile d’atteindre cette harmonie chez nous. Pour finir sur une note positive, je vais retenir ces images de pêche magnifiques dans lieu sublime. Merci Fabrice pour ce moment de rêve !
SENTINELLES AU CHEVET DES RIVIERES de Philippe LAFORGE (Fario Club International) :
Au travers les actions de quelques lauréats du prix Charles Ritz, ce film nous montre à quel point il peut être facile de réparer les erreurs du passé par des actions simples réalisées sur les milieux aquatiques. Un beau coup de projecteur sur de nombreux bénévoles ayant réussi le pari de sauver des cours d’eau en perdition. Un engagement à suivre ou à montrer absolument !
GYPSIES OF PARANA (YETI Productions, Etas-Unis, Argentine) :
Un voyage au fil du Parana, le deuxième plus grand fleuve d’Amérique du sud. Ici, le Dorado est l’un des 350 espèces de poissons qui peuplent ce cours d’eau. Que ce soit en pêchant du bord ou en barque, les émotions seront au rendez-vous face à de puissants et magnifiques adversaires.
TRANSMISSION de Pierre MONATTE (PM Productions, France, Hautes Alpes) :
Sublimé par des images magnifiques de Pierre, cette balade au coeur des Alpes nous fait découvrir la transmission de notre passion au travers de plusieurs générations. Des fils, deux frères, Bernard et Bastien GALLIANO, devenus Guide pêche, nous font partager leur bonheur d’avoir reçu et de transmettre aujourd’hui la passion de la pêche. Un film qui montre à quel point les liens familiaux et amicaux peuvent se forger et se renforcer au travers d’une passion commune.
BLANC de Fabrice MICHAUDEAU (Goodluz Productions, France, Montana ):
Réalisé au mois d’octobre dans le Montana, avant l’arrivée du gel qui emprisonne les rivières, ce film incite à l’évasion. Une contrée hostile à cette époque de l’année avec les premières neiges, le vent glacial et les eaux froides mais des poissons combatifs aux couleurs éclatantes pour celui qui veut bien s’en donner la peine. Des conditions extrêmes pour pêcheurs en quête d’aventures et de dépaysement.
BOAT-PASS de Martin CARRE (Radikal Pictures, France, Nouvelle Calédonie ) :
C’est un voyage au bout de l’un des coins de France les plus éloigné de la métropole. Après de nombreuses heures d’avion, il faudra encore effectuer un long trajet en voiture pour atteindre le nord de la Nouvelle-Calédonie. C’est une partie du prix qu’il faudra payer pour espérer tromper la vigilance des bonefishs de l’hémisphère sud. Le vent sera également un adversaire redoutable dans ce lieu sauvage où la pêche peut devenir merveilleuse si l’on s’en donne les moyens.
THYRORUS de Grégory DOLET (BFT Media et Escape Media Feeling, France, brésil)
Au coeur de l’Amazonie, sur le territoire des Quilombolas, Grégory et l’un des ses amis nous permettent d’accéder à des lieux sauvages à la recherche du Peacock Bass. Même si je ne peux que m’extasier devant ce poisson à la beauté incroyable ( il me rapelle beaucoup ces deux Oscar (Astronotus ocellatus) que j’ai pu garder pendant 8 ans dans mon aquarium), je vais surtout retenir le coté humain de ce film. Ce dernier nous fait réfléchir sur l’acte de pêche et tout ce qui nous pousse irrémédiablement au bord de l’eau. Pourquoi cette attirance, cette volonté de tromper la vigilance des poissons ? Bref pourquoi parfois cette passion devient la ligne directrice de notre vie sans que rien ne puisse nous en dérouter ? Un mystère …
Avant que les autorités n’interdisent ces projections pour raison sanitaire, voici les dernières dates auxquelles vous pourrez voir ces films.
Si comme moi, vous êtes passionné de pêche et sensible au discours écologique, il serait bien dommage de ne pas assister à l’une de ces soirées où l’ambiance est conviviale à souhait.
Pour finir, j’en profite pour remercie David Arles, Président de l’Aappma qui a organisée cette soirée à Lodève ainsi que tous les bénévoles qui ont contribué à rendre cette soirée vraiment très sympa.
Bien évidemment, un grand bravo à Pierre Monatte et toute l’équipe du Rise. Rendez-vous l’an prochain dans les Pyrénées-Orientales.
Hervé THOMAS
Dates et lieux restants.
- Lundi 9 Mars 2020 – Meymac – 20H
- Jeudi 12 Mars 2020 – Aubenas – 20H et Dijon – 20H
- Vendredi 13 Mars 2020 – Tulle – 18H et Clermont-Ferrand – 19H et Saint Chamond – 20H
- Vendredi 20 Mars – Vinon sur Verdon – 20H
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